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HANDI-ARTS MARTIAUX INTERNES ET EXTERNES

Atteint d’une polio de la jambe droite dès l’âge de un an, je n’ai jamais pu marcher autrement qu’appareillé sur la totalité de cette jambe.

Et pourtant mon plus grand rêve d’enfant fut de pratiquer le karaté.

A 15 ans, je fis mon apprentissage en tant que menuisier du bâtiment dans un centre de réadaptation fonctionnelle à Berck sur Mer.

Dans le cadre de nos études, la pratique d’une discipline sportive était obligatoire.

Je pratiquais surtout le volley-ball, ce qui m’emmena à participer au championnat de France handisport.

J’eus également la chance de jouer au tennis de table en UFOLEP et de rencontrer des joueurs valides en compétition.

Ces deux événements ont sans doute été à l’origine de mon désir d’intégrer les personnes handicapées dans le monde  des valides.

Initialement je m'engage dans le karaté et les structures officielles (UFOLEP, compétition, FFK etc…sport), ne sachant pas encore ce qu’est le karaté-do.

Malgré ces moments forts, mon rêve de pratiquer le karaté restait toujours aussi vivace.

Puis, de plus en plus interpellé par les problèmes d’exclusion, je souhaitais particulièrement attirer l’attention sur la nécessité de sortir les personnes handicapées du ghetto dans lequel elles étaient enfermées.

Le sport et plus précisément le karaté, au slogan « karaté pour tous », ne pouvait y déroger.

Vers l’âge de 30 ans,  je fis enfin mes premier pas au karaté, grâce à un professeur qui me dit, lors de notre première rencontre, ton handicap n’est pas un problème, tu peux utiliser tes bras et tes poings, donc essayons ».

Ma volonté et ma ténacité me conduisirent  à me présenter au 1er DAN et l’obtenir.

Je ne voulais pas en rester là.

 

Aimant retransmettre ce que l’on m’a enseigné, il était tout naturel que je passe du simple pratiquant au rôle d’enseignant.

Je décidais donc de passer le DIF karaté, puis  le BEES 1er  degré handisport en 1995 et également en 1997 le BEES 1ier degré karaté.

Aujourd’hui, j’enseigne auprès d’un public valide dans le club qui m’a permis de faire mes premiers pas mais également dans deux autres clubs.

 

De par mon histoire personnelle, je fus très tôt sensible à la difficulté que certaines personnes peuvent rencontrer pour intégrer un club sportif compte tenu de leur handicap, qu’il soit mécanique, mental ou esthétique.

 

A mes yeux les personnes handicapées devaient être reconnues comme « sujet » et avoir la possibilité d’intégrer des clubs de personnes valides pour leur pratique.

 

Mais je réalisais douloureusement à quel point elles pouvaient être pénalisées.

 

Voilà mon parcours, cela fait maintenant 30 ans que je pratique et 20 ans que j’enseigne.

Pour ouvrir encore plus de portes fermées, je fais partie de la commission des grades et depuis septembre 2001 je suis responsable de la « commission karaté adapté », instaurée depuis peu au sein de la ligue Dauphiné Savoie.

Je participe activement aux travaux de la même commission au niveau fédéral.

Pour témoigner encore plus concrètement de mes convictions et de la réalité de mon engagement, j’ai passé et obtenu mon 5ème Dan en juin 2011à la FFK,  ensuite  le BEES  2ième degré en janvier 2011.

 

Pour interpeller le plus possible de futurs enseignants, le chemin était tout tracé, je devais intervenir à l’école des cadres, référence des futurs enseignements.

C’est pour cela que toutes ses années je me suis orienté vers la filière que proposent la FFKaraté et les ministères des sports.

Aujourd’hui ma recherche est différente et la découverte du karaté-do depuis 6 ans au sein de la FFKaraté, m’a fait comprendre que l’approche sportive n’était plus mon chemin et l’enseignement du karaté et du handi-karaté devait passer par cette recherche du « DO ».

 

Comme je l’annonce plus loin " Pourquoi le Karate-do comme moyen...." c’est ses années d’expérience qui m’a permis  de constater que SHIN GI TAI est majeur, sans SHIN (le mental) ni  le GI la technique et l'énergie le seul TAI (corps) n'est pas suffisant…

Pour aborder le karaté-do et de plus le handi-karaté-do le SHIN GI TAI devient alors l’élément moteur et prend tout son sens pour le karaté-do mais aussi pour le handi-karaté-do.

Je vais essayer par ce mémoire de mettre en avant mon orientation vers le karaté-do mais aussi sur cette démarche qui est importante pour moi le handi-karaté-do.

Pour résumer, après cette présentation je vais développer le mémoire sur les plans de l’historique du karaté-do de Sensei Hironori OHTSUKA et Sensei Tatsuo SUZUKI, qui à ce jour ma référence du karaté Wado-ryu, que je pratique.

 

Patrick NIEL

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